Thèmes de recherche

- Transports non centralisés (transports artisanaux/paratransit)

- Politiques de transport et gouvernement des mobilités

- Géographie du travail

- Indonésie, Asie du Sud-Est

Présentatation synthétique des thèmes de recherche

Ma thèse de doctorat, soutenue en décembre 2019, porte sur un système de transport dit informel ou artisanal, exploité de manière non centralisée par de petits entrepreneurs et des travailleurs le plus souvent journaliers : les minibus de l’agglomération de Jakarta (Indonésie). Pour comprendre les logiques d’organisation et les spatialités spécifiques de ces transports, j’ai été conduit à faire une géographie du milieu professionnel qui les porte, des propriétaires de véhicules aux différents statuts de chauffeurs, en passant par les différentes formes d’organisations qui les fédèrent (sociétés, coopératives, associations). Ma démarche s’est appuyée sur une ethnographie des relations de travail et de pouvoir tissées entre les acteurs du milieu, et entre ces derniers et les autres acteurs urbains, puis sur la mise au jour des territoires professionnels que ces relations produisent et configurent.

Cette incursion de la géographie des transports vers la géographie sociale a orienté mes recherches actuelles vers une analyse des transformations du travail dans les villes d’Asie du Sud-Est, sous l’effet de la mondialisation et de la métropolisation. Le secteur des transports urbains constitue le prisme d’analyse principal de cette étude, qui associe au cas jakartanais deux nouveaux terrains en cours de préparation : Makassar (Indonésie) et Kuala Lumpur (Malaisie). Je m’intéresse d’abord aux processus de professionnalisation et de transformation des identités professionnelles associés au développement d’une nouvelle génération de transports de masse, et à l’intégration progressive des transports artisanaux à ces nouveaux réseaux. La dimension territoriale de ces processus constitue aussi un point d’attention : dans quelle mesure la modernisation de l’offre de transport, l’adoption de nouvelles technologies liées à de nouvelles formes d’organisation (comme les plates-formes numériques) affecte-t-elle les spatialités du travail (modalités de distribution et de partage des dessertes, lieux et pratiques de sociabilité professionnelles, savoirs géographiques sur la ville) ? Ces axes de questionnement s’accompagnent d’une démarche de fond, portant sur la caractérisation et de quantification de la place du secteur des transports dans les villes étudiées, notamment en termes de main-d’œuvre, de revenus et de capacités d’investissement.